Laborde, Alfred, Ernest. (1832 - 1890)

 

Né à Nantes, il part pour l'Australie où il vit quelques années comme professeur et se marie avec une Anglaise.

En 1870, il quitte Sydney à bord de la goélette Gazelle et débarque à Nouméa le 22 avril. Il est attaché au Secrétariat colonial comme interprète de la langue anglaise et autorisé par arrêté publié au Moniteur du 21 août à professer l'anglais dans les écoles de garçons et de filles du chef-lieu.

En septembre et octobre paraissent dans Le Moniteur une "Notice sur l'île Howe" et "La légende de Chépénéhé", sous la signature d'Alfred Laborde ; le premier article est une traduction d'un rapport officiel publié en février 1870 par ordre du Parlement de la Nouvelle Galles du Sud, le second est une narration d'une légende de Lifou rapportée à Laborde par un "vieux colon".

Le 5 février 1871, Alfred Laborde est officiellement rédacteur du Moniteur. Commis du Secrétariat colonial, il est nommé provisoirement chef de l'Imprimerie du Gouvernement le 15 avril 1874, puis chef en titre par arrêté du 31 août 1875. Il est suspendu de ses fonctions le 17 mai 1879 :

 

"Vu l'impossibilité de maintenir en fonction un agent à l'incapacité et à l'incurie duquel est dû le désordre constaté dans la comptabilité de ce service ;

Vu son égale insuffisance en matière de connaissances techniques de l'imprimerie ;

Vu les antécédents de cet agent auquel n'ont profité ni les avis, ni les blâmes de l'Administration qui a épuisé à son égard toute indulgence…"

(Le Moniteur du 21 mai 1879, arrêté n° 374)

 

Autorisé à ouvrir une imprimerie à Nouméa le 27 décembre 1879, Laborde fait paraître à partir de février 1882 un journal, Le Nouvelliste, dont il est "unique rédacteur, compositeur et imprimeur". En fait, il s'adjoint son fils Pierre qui abandonne sa place de typographe à l'Imprimerie du Gouvernement pour aider son père.

Cet hebdomadaire, monarchiste et surtout clérical, est plus un luxe pour la petite imprimerie qu'un objet de rapport et sa publication doit être interrompue au bout de deux ans. Laborde traverse alors une très mauvaise passe, il vit misérablement et, quand Bernier se présente pour lui acheter son matériel d'imprimerie afin de publier L'Indépendant, il vend sans hésiter en dépit de l'inimitié et des différences d'opinion qui opposent les deux hommes.

La Mission le charge en 1885 de diriger l'impression de La Revue Catholique et lui confie la gérance de L'Écho de la France Catholique.

En août 1886, il prend la Direction du Néo-Calédonien. Il devient propriétaire de ce journal en même temps que de l'Imprimerie Civile le 11 décembre 1888 ; pour peu de temps : Alfred Laborde qui semble décidément avoir été un bien piètre gestionnaire, doit interrompre la publication du plus ancien journal civil de la colonie le 18 juin 1889 et liquider l'imprimerie. Il est alors chargé de faire en Australie l'acquisition du matériel qui servira à imprimer La France Australe et il se voit confier la rédaction en chef de ce journal dont il demeure la cheville ouvrière jusqu'à son décès survenu le 10 mai 1890.