Roger, Ambroise, Louis. (1846 - ?)

 

Né à Lieusaint, arrondissement de Melun, le 4 avril 1846, il est blessé à Wissembourg puis à Châtillon au cours des combats contre les Prussiens.

Condamné par le 17ème Conseil de guerre de Versailles le 27 octobre 1871 à la déportation simple pour participation à la Commune, il demeure en Nouvelle-Calédonie après l'amnistie.

D'abord employé par Joubert et Carter, il les quitte au bout de quelques mois sous l'accusation de trahir leurs secrets commerciaux. Il s'installe alors comme colon à la Dumbéa où il réussit à produire "de magnifiques carottes".

Son nom apparaît pour la première fois dans la presse nouméenne lorsqu'il adresse au Progrès des communications contre Jean Chardar (août 1882).

Ami du gouverneur Pallu de La Barrière, il commence à s'intéresser à la politique locale, ce qui lui vaut d'être pris pour cible par Julien Bernier. Il réplique et c'est un long duel de plume qui s'engage entre les deux hommes, surtout quand, à la fin de 1886, Roger devient avec Bridon co-rédacteur de L'Avenir à la création duquel ils participent ensemble.

Ce journal, favorable à Pallu de La Barrière devait tenir le rôle d'organe de l'opposition sous l'administration des gouverneurs Le Boucher puis Pardon.

Plusieurs fois candidat aux élections, Roger échoue toujours jusqu'en 1890, notamment contre Bernier, élu conseiller général de la troisième circonscription en avril 1887.

Ensuite, la chance semble tourner. En 1890, alors que Bridon "trahit" la cause défendue par L'Avenir, c'est à dire la lutte contre les grandes compagnies, le succès lui sourit : il triomphe de cabales montées contre lui à propos de dettes qu'il avait contractées (février), de pavés enlevés pour son compte de l'île aux Chèvres (mai) ; son amie, Mlle Saint-Clair, achète L'Avenir et le lui confie ; il est élu conseiller général en août et conseiller municipal en janvier 1891.

Son ascendant sur le Conseil général est grand et la campagne qu'il mène contre le gouverneur Pardon aurait été la cause du rappel de celui-ci.

Mais les adversaires de Roger réussissent à l'empêcher d'être élu délégué de la colonie en octobre 1891 juste avant de trouver son point faible : Roger avait été condamné deux fois pour escroquerie avant sa participation à la Commune. Bernier publie triomphalement dans La France Australe du 23 janvier 1892 le casier judiciaire de son ennemi. Prévenu de ce qui allait arriver, Roger avait quitté la colonie la veille, en compagnie de Mlle Saint-Clair, bradant à Charles-Michel Simon ce qu'il possédait de L'Avenir.