Album de l'île des Pins (1877)

Album de l'île des Pins (pages 4 et 5)
Album de l'île des Pins (pages 4 et 5)

48 - (AiP) - Album de l'île des Pins. (+)

 

Textes de Léonce Rousset, illustrations d'Édouard Massard, imprimé à Uro sur la presse d'Hocquard, l'Album de l'île des Pins, premier à porter ce titre (avec "î" minuscule pour "île"), est un petit format de 22,5 x 17,5 cm pour une surface imprimée par page de 20 x 14,5 cm. La périodicité était probablement hebdomadaire, chaque livraison comportait quatre pages dont la première était toujours consacrée à une illustration ; on ne trouve aucune indication de prix.

Il s'agit d'une publication destinée à être rassemblée et reliée pour constituer un opuscule qui permettrait aux déportés, dont le retour en France après cinq ans d'exil semblait proche, de mieux témoigner de ce qu'ils avaient vu sur "ce petit coin de terre". Léonce Rousset désigne son Album comme étant une "monographie",- la pagination est continue,- et en page 3, il annonce le plan de son ouvrage :

 

- 1ère Partie : Constitution géologique - Hypothèses sur la formation de l'Ile des Pins - Composition du sol - Minéraux connus.

- 2ème Partie : Origine des tribus canaques, leur histoire traditionnelle - Mœurs et usages - Organisation singulière de leur famille - Leur gouvernement - Histoire de la mission Mariste, son influence et son état actuel - Action du gouvernement français depuis la prise de possession.

- 3ème Partie : Géographie générale - Topographie - Divisions administratives - Territoires indigènes - Productions naturelles - Agriculture - Flore et faune de l'île.

- 4ème Partie : La déportation depuis son origine - Arrivée des premiers déportés, leur installation provisoire - Installation définitive et développement de l'établissement - Travaux exécutés par la déportation - Salaires - Population par communes ou groupes - Industrie et commerce - Administration - Conclusion.

 

Léonce Rousset dut sortir de ce cadre dès la seconde livraison car il comptait, pour réaliser la première partie, "bien plus sur les recherches des savants qui ont visité la colonie" que sur les siennes propres, "fort incomplètes". Il mentionne notamment la campagne de Jules GARNIER dont il n'a pu se procurer l'ouvrage sur la Géologie de la Nouvelle-Calédonie, ni les "deux volumes de récits très jolis, spirituels même, mais qui paraissent en certains passages plus fantaisistes que véridiques". Rousset se tire d'affaire en se référant à sa seule expérience pour décrire l'île des Pins et ses habitants, indigènes et déportés. De ce manque évident de préparation résulte l'aspect assez décousu du début de l'Album, ce dont l'auteur a conscience et s'excuse auprès des lecteurs (p. 14).

L'exemplaire que j'ai eu en main était cousu dans une couverture en papier fort de couleur bleue, illustrée d'un canaque en pied tenant déployée devant lui une illustration représentant une image de l'île des Pins et une feuille de bananier croisée avec une palme de cocotier pour accompagner le titre (D35). Il était constitué des trente-six pages de neuf numéros complets et de la première page de deux autres numéros parus ultérieurement.

L'Album de l'île des Pins tel qu'il a été finalement réalisé comporte essentiellement deux récits suivis de Léonce Rousset : l'un, intitulé De France en Océanie, raconte en quatre pages le voyage des déportés ; l'autre, L'Ile des Pins, décrit l'île et ses habitants et continue au-delà de la page 36. Il nous en reste aussi treize illustrations de Massard :

- Page de garde : le canaque décrit ci-dessus ;

- P. 1 : L'adieu (femme et enfant regardant s'éloigner le navire des déportés) ;

- P. 5 : Intérieur d'une cage à bord d'un transport ;

- P. 9 : Trois vues d'escales, Ténériffe, Dakar, Gorée ;

- P. 13 : Arrivée des déportés à l'île des Pins ; (D36)

- P. 17 : Samuel ;

- P. 21 : Hortense ;

- P. 25 : Case de Samuel ;

- P. 28 : Un marchand canaque ;

- P. 29 : Case canaque et deux indigènes ;

- P. 33 : Pilou pilou à l'île des Pins ;

- P. 37 : Les trois types habitants (sic) l'île des Pins ;

- P. 41 (?) : La chasse aux notoues. (sic)

 

Localisation : B. de l'Archevêché, Nouméa.