Un mardi après-midi de 1888, place des Cocotiers.

Article publié dans L'Avenir de la Nouvelle-Calédonie du mardi 26 juin 1888.

Il fait donc référence au concert du mardi 19 juin et le journal de cette date manque justement à ma collection.

Impossible par conséquent de connaître le programme complet de ce jour-là, il faudra se contenter des deux titres mentionnés par ce chroniqueur anonyme, mélomane peu assidu mais connaisseur semble-t-il.

Son estimation flatteuse à propos de la prestation à laquelle il a pu assister ce jour-là était sans doute très généralement partagée par les habitants de Nouméa qui se pressaient autour du kiosque à musique pour profiter d'un agréable moment de loisir.

 

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Voici un autre témoignage emprunté à Paul Mimande qui décrit dans son livre Criminopolis une prestation de l'orchestre de la Transportation, place des Cocotiers :

 

"La foule des auditeurs est nombreuse autant que bigarrée : officiers et fonctionnaires, accompagnés de leurs femmes et de leurs filles, en claires toilettes, en chapeaux d'été ; troupiers se dandinant par groupes, les bras ballants ; matelots en permission de dix heures, marivaudant sur des bancs avec des "popinées" (1) aux cheveux crépus, aux longues robes flottantes découvrant avec orgueil des bottines à élastiques ; Canaques un peu gênés par les vêtements qu'une chaste administration les oblige à porter, allant et venant en silence ou accroupis sur leurs talons.

Il était rare qu'on ne rencontrât pas au moins une fois par semaine, autour du kiosque où les quarante instrumentistes en vareuse grise charmaient les oreilles nouméennes, le directeur d'une des sociétés minières qui exploite le nickel en Nouvelle-Calédonie. M. Petit – pour ne pas l'appeler par son nom – ne se contente pas d'être un ingénieur du plus grand talent, c'est de plus un musicien fanatique et un homme de beaucoup d'esprit."

 

 

(1) – Femmes canaques.