Paul Mimande

Extrait de Criminopolis :

 

Chez un tuilier des environs de Nouméa, c'était mieux encore. On se réunissait le soir, entre voisins ; deux condamnés mélomanes, au service du maître de céans, s'armaient, l'un d'une flûte, l'autre d'un piston, et régalaient "la société" des plus jolis morceaux de leur répertoire. On chantait, on buvait et on dansait sous la coudette : la musique adoucit les mœurs.

À vrai dire, les virtuoses étaient médiocres, car tous les instrumentistes d'une certaine force sont accaparés par la fanfare de la Transportation (1), mais il faut profiter de ce qu'on a, et puis, à la campagne...

 

 

(1). Cette fanfare, qui est remarquable, compte environ quarante exécutants, dont plusieurs ont figuré dans les orchestres les plus sélect.

 

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Paul Mimande est un pseudonyme, le nom de plume adopté par Paul Marie-Armand de Beuvrand (ou Beuverand) de La Loyère, directeur de l'Administration pénitentiaire en Nouvelle-Calédonie de juin 1887 à décembre 1891.

 

Ce directeur de l'Administration pénitentiaire a été particulièrement décrié par au moins une partie de la presse locale de l'époque. Un exemple en est donné ici (7), il en existe bien d'autres.

 

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Ouvrages édités de Paul Mimande :

 

- Nos mobiles. Danjoutin (1871)

 

- Souvenirs d'un échappé de Panama (1893)

 

- Au bagne (1893) - Revue des Deux Mondes, tome 117.

 

- Criminopolis (Nouvelle-Calédonie), préface par Léon de Tinseau (1897, Calman Levy, Paris ; réédition 1980, Éditions du Cagou, collection Le Bagne Calédonien). (Texte repris et augmenté de l'article publié dans la Revue des Deux Mondes de 1893)

 

- Forçats et proscrits (Guyane française) (1897)

 

- La galerie d'un sous-préfet (1901)

 

- Le savoir-vivre et les usages du monde, de Paul-Marie-Armand de Beuverand, Vte de La Loyère et Aline Raymond (1906)


- Nos colonies pénitentiaires (1907)