COFFYN, NOUMEA ET L'INSPIRATION DE TIMGAD
Ci-dessous, le plan de Port-de-France dessiné par Paul COFFYN et lithographié par le sergent Louis TIQUERA
En date du 10 décembre 1857, l'arrêté n° 183 du gouverneur Eugène du Bouzet attribue aux rues et places de Port-de-France figurant sur le plan établi par Coffyn trente noms destinés à "perpétuer en Nouvelle-Calédonie le souvenir des services rendus".
Vingt-huit correspondent à des personnalités du gouvernement, des officiers, des fonctionnaires qui ont contribué à fonder la cité. Deux ne sont pas dans ce cas : la "rue de la Vaissière" et la "rue Testard" honorent le caporal Lavaissière et le hussard Testard, deux héros des combats du Kerkour et de Sidi Brahim auquel Coffyn a indirectement participé en 1845.
Aucun de ces trente noms n'a été conservé et si, affublé du titre de "gouverneur", le nom de Testard figure encore parmi les rues de Nouméa, il se rapporte à un homonyme du hussard d'Algérie, un officier qui fut "commandant particulier" de la Nouvelle-Calédonie en 1855, sous l'autorité du gouverneur des Établissements Français de l'Océanie en résidence à Tahiti.
Nouméa et Timgad
Ces deux images par satellite visionnées au moyen de Google Maps mettent en évidence la similitude du plan de Nouméa ville du 19e siècle (à gauche), avec celui de la cité antique de Timgad (à droite), fondée au premier siècle de notre ère,
***
Plan de Timgad
La méthode utilisée par les Romains pour fonder une cité ou établir un camp militaire pour leurs légions était invariable et inspiré de la légendaire fondation de Rome par Romulus :
-
Un point central était choisi, où se trouverait le forum, place du centre de la cité, et un bâton y était planté bien verticalement ; (1)
-
Au lever du soleil, l'ombre portée du bâton donnait l'orientation du premier axe principal de la cité, le "decumanus maximus" ; (2)
-
On traçait ensuite orthogonalement à partir de ce point central le second axe principal, le "cardo maximus" ; (3)
-
On définissait ensuite l'enceinte dans un carré dont les deux axes tracés constituaient les médianes-médiatrices ouvrant sur l'extérieur par quatre portes ;
-
Il ne restait plus qu'à délimiter le lotissement par des axes secondaires parallèles aux deux principaux,