BOULOUPARI OU BOULOUPARIS ?

Mise à jour du 4 février 2014

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Voilà ce qu'il m'arrive souvent de lire en essayant d'accéder à un article dont le titre figure en page d'accueil du quotidien Les Nouvelles Calédoniennes.

Qu'il soit bien entendu que je me refuse à payer pour lire quoi que ce soit sur Internet.

 

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Voici tout de même ce que j'ai pu tirer du peu qui est affiché à titre gracieux d'un article du 4 février 2014 :

 

«  POLITIQUE. LE MAIRE TENTE POUR LA TROISIÈME FOIS DE CHANGER L’ORTHOGRAPHE »

BOULOUPARIS VEUT SON «  S »

Publié le mardi 04 février 2014 à 03H00. »

 

«  Dans le décret officiel de la commune établi en 1969, Bouloupari s’écrit sans "s".

Bouloupari, sans "s". C’est le nom officiel de la commune pour l’Etat. Pourtant, sur les actes de mariage et même sur le panneau de la ville, il y a un "s". Si le Congrès a émis un avis favorable, le chemin de l’officialisation est encore long. »

 

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Voici maintenant un texte qui pourrait aider M. Le maire à obtenir satisfaction.

Dans le livre Criminopolis de Paul Mimande (Réédité en 1980 comme l'un des volumes du Bagne Calédonien), on peut lire :

 

Chapitre V

 

À la ville et aux champs

 

L's de M. Pallu. - Bourail : son aspect, ses boutiques, ses restaurants, ses hôtels, son marché. - "Le Couvent". - Le Kiosque vert. - Les mariages de Bourail. - Demoiselle avec tache. - Influence de la famille. - Les enfants. - Ferme école de Néméara. - Les colons de la banlieue. - Un syndicat original.

 

 

Les bateaux qui font le "tour de côte" sont si horribles, que je ne vous engagerai pas à les prendre, même en imagination. Suivons donc la route qui longe le rivage ; elle est excellente et, de plus, fort pittoresque. Son point terminus est Bouloupari : gendarmerie, camp de condamnés, bureau de poste et de télégraphe, maison d'école, quatre débits, deux auberges, un maire, deux adjoints, quelques moustiques, beaucoup de puces.

Nota bene : il y a quelques années, le gouverneur (M. Pallu de la Barrière) prit, sur la demande de la municipalité, un arrêté aux termes duquel Bouloupari fut autorisé à ajouter une s à la dernière syllabe de son nom, en sorte que les quatre débitants jouissent officiellement du titre de Bouloupari-siens. (Adorons une fois de plus les beautés de l'Administration.)

À partir de Boulouparis, - n'oublions pas l's de M. Le gouverneur, - on ne trouve plus qu'un sentier muletier assez facile, quand les nombreux torrents qui le coupent n'ont pas grossi.

 

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L'information risque-t-elle d'être inexacte ? Ce n'est pas impossible. Toutefois, sous le pseudonyme Paul Mimande, c'est Armand Beuvrand de La Loyère qui écrivait, directeur de l'Administration pénitentiaire de juin 1887 à décembre 1891. On a tout lieu de penser que ce qu'il affirme se rapportant à un arrêté du gouverneur Pallu de la Barrière (en poste du 12 septembre 1882 au 22 juillet 1884) est fiable.

Malheureusement, je ne dispose pas de la collection du Moniteur de la Nouvelle-Calédonie et je demeure trop loin des dépôts d'archives où elle est consultable pour trouver les références précises de l'arrêté en question.

Mais en Nouvelle-Calédonie, le maire de Boulouparis peut sans peine faire effectuer cette recherche et, une fois trouvé l'arrêté en question - à condition qu'il existe vraiment - s'il n'est pas prouvé qu'il a été ultérieurement abrogé, l'orthographe "BOULOUPARIS", avec un "s" final, est la seule correcte.