Epardeaux, Albert. (1862 ? - 1893 ?)

 

Né très probablement en 1862, il accompagne son frère et son père en Nouvelle-Calédonie où ils arrivent entre 1879 et 1883, "avec quelques lettres de recommandation pour tout bagage". C'est Léon Gauharou qui leur assure quelques revenus en procurant au père des leçons de musique et au fils une place à la pénitentiaire.

Albert Epardeaux débute au grand jour dans la presse nouméenne en devenant à partir du 6 juin 1884 rédacteur-gérant du Néo-Calédonien que Bernier vient de quitter. Dans ce journal, il soutient le gouverneur Pallu de La Barrière, ce qui lui vaut quelques duels de plume avec Julien Bernier mais, le 11 juin 1885, il quitte Le Néo-Calédonien et entre pour deux mois au Progrès de Nouméa ( du 11 juin au 18 août 1885). En même temps, il fait paraître sous le pseudonyme "René de Chalonnes" un mensuel satirique illustré, Le Casse-Tête Calédonien, dont le premier numéro parut en juin 1885 et dont il cessa la publication à la fin de l'année.

Il perd son père, au début de 1886, année où on le trouve secrétaire-trésorier du Comité de la Société des Fêteset secrétaire-archiviste du Conseil municipal.

Réconcilié avec Bernier dès le mois de mai 1886, il fournit de la copie à L'Indépendant sous la signature "Jean Frémi" puis, en juin, il dirige ce journal pendant l'absence de Bernier parti en voyage aux Nouvelles-Hébrides dans le but de réaliser un reportage sur cet archipel que la presse nouméenne souhaite voir annexer par la France.

Julien Bernier revenu, Epardeaux continue de, collaborer à L'Indépendant sous son pseudonyme "Jean Frémi" et peut-être quelques autres comme "Stator", "Dani Dan", "I D'Ieaux", "Cassandre", "Alceste", "Stick"…

En 1887, il est nommé avocat-défenseur par le gouverneur Nouët et même, juge suppléant en décembre, bien qu'il n'ait pas reçu une formation juridique suffisante.

Le 2 mars 1888 enfin, il fonde, avec l'appui de la maison Jouve, le premier quotidien durable de la colonie, Le Colon de la Nouvelle-Calédonie, dont il est à la fois le directeur et le principal rédacteur. En juin de la même année, suivant l'exemple de Bernier, il s'essaie à son tour au grand reportage en accompagnant le gouverneur par intérim qui se rend à Wallis pour y renouveler l'acte de protectorat de la France.

Dès l'arrivée du gouverneur Pardon, en janvier 1889, il soutient sa politique et s'attire bien des inimitiés de ce fait, surtout celles des rédacteurs de L'Avenir qui lui reprochent d'être "un journaliste vendu"et d'être passé de la Loge dans le camp de l'évêque sous l'influence du gouverneur. Cela ne semble pas avoir troublé sa sérénité : musicien, il compose pour les concerts de la place des cocotiers.

Élu Conseiller municipal le 13 mai 1888, Albert Epardeaux semble vouloir amorcer une carrière politique en se portant à deux reprises candidat aux élections du Conseil général, en février et en novembre 1889, il échoue chaque fois.

Le 24 avril 1890, il fait dans Le Colon ses adieux au journalisme.

Albert Epardeaux était de constitution fragile , épuisé par l'intense activité qu'il avait déployée durant les deux années où il avait animé Le Colon, journal officieux d'un gouverneur décrié par une importante partie de la population, en 1890 il était très malade. Noël Pardon ne fut pas un ingrat, il nomma Epardeaux chef de son Cabinet, ce qui devait permettre à celui-ci de rentrer en France "aux frais de la princesse", en même temps que le gouverneur.

Albert Epardeaux quittait on effet la colonie à destination de la métropole le 16 mai 1891.

La Bataille du 21 août 1893 fait mention de sa mort, (au château de Gallibert, près de Bordeaux) sans préciser de date ni présenter la chose comme une nouvelle pour les habitants de Nouméa.